dimanche 30 mars 2014

Dis donc, Martin Fourcade, tu fais quoi, en juin ?

Ne me demandez pas pourquoi ni comment, mais l'autre soir, en m'endormant, j'ai eu une révélation. Mais pas du genre agréable. Du genre... "Haaaa, Putain nooooonnnn ! " 
Je vous rassure, je n'ai ni oublié un de mes enfants à l'accueil périscolaire, ni laissé une casserole sur le feu (Pour ça, il faudrait déjà que je cuisine...), ni réalisé que j'ai 37 ans depuis une semaine et que donc, je suis officiellement vieille. (Bien que...)
Non, je me suis juste rendue compte que la coupe allait bientôt arriver.
Et quand je parle de coupe, je ne parle ni de la coupe au bol de mes 6 ans qui m'a permis d'être surnommée Mireille Mathieu jusqu'au CM1, ni de la coupe de glace chocolat-caramel que je m'enfilerais bien pour oublier que la saison de la plage en maillot de bain arrive à grands pas (cf précédent article).
Non, je parle de cette coupe là : 

Comme je suis à peu près certaine que 80% de mon lectorat est féminin, je me permets de préciser qu'il s'agit de la coupe du monde. Celle qu'on a eu à nous, en France, une fois, mais ça c'était quand j'ignorais encore ce que voulait dire Geek, provinciale, et même Desperate. Il y a une éternité et demie, donc.

Ne nous méprenons pas, j'aime le sport. En plus, récemment, je me suis mise à en faire (cf mon précédent article...).
La preuve, en février dernier, j'étais super fan des JO de Sotchi : 
J'ai inondé mon compte Twitter de #sotchi2014 et de #espritbleu. 
Je me suis abonnée à @martinfourcade (toujours sur Twitter, pour les non geeks)
J'ai refusé de servir à manger à mes mômes tant que la Mass Start hommes de biathlon n'était pas arrivée... 
J'ai subi cette horreur visuelle quotidienne (presque) sans broncher :

... Tout en me demandant quelle mouche avait piqué les stylistes de France Télévision pour affubler les présentateurs de cet attentat au bon goût (à moins que ce ne fut un cadeau personnel de Vladimir Poutine à la France..?) 

J'ai encaissé la profondeur abyssale des commentaires de ce diable de duo qui nous ferait (presque) regretter Thierry Roland et Jean-Michel Larqué :

J'ai remarqué que Patrick Montel ne vieillissait pas. Il commente sur France Télévision depuis 30 ans au moins, et il a toujours la même tête, les mêmes cheveux, tout. Si ça se confirme aux prochains JO, j'appelle David Vincent, Mulder ET Scully. C'est sûr, c'est un extraterrestre. 

J'ai amèrement regretté de ne pas avoir été (un tout petit peu) plus jeune...  J'aurais aimé croiser le jeune Martin dans les couloirs de mon lycée...

NDLR (et mes copines de l'époque qui me lisent pourront confirmer) : J'ai effectivement arpenté les mêmes couloirs de lycée que des futurs médaillés olympiques... Et c'était pas vraiment pas désagréable. (Dieu bénisse le génialissime cadre de l'éducation nationale qui a inventé les sections sports-études ski nordique !)

Bref, le sport, même a la télé, je suis pas contre.

Vous penserez donc peut être que je suis une de ses "femelles anti foot" qui subissent les matchs imposés par leurs maris / petits copains drogués aux penalties et aux coups francs. Que nenni. 
Le foot, pour moi, c'est un peu comme la potion magique pour Obélix, je suis tombée dedans quand j'étais petite. 
Avec un papa goal, puis président du club local, j'ai passé un certain nombre de dimanches après-midis à faire le cochon pendu sur les barres métalliques qui entourent le terrain, en sirotant un Orangina avec une paille....
Et puis, confidence pour confidence, passé les 17 ans, l'intérêt du foot réside dans tout autre chose que le cochon pendu et l'Orangina à la paille. Pour jouer au foot, il faut au minimum 22 jeunes mecs un peu musclés.... 
Du coup, avec l'excuse un peu facile de soutenir mon "homo sportivus" de frère (vélo / foot / volley / ski  / course à pied... Il n'a aucune limite) et un de mes meilleurs potes de l'époque, je devins donc une supportrice acharnée de ce sport des plus passionnants. Et en particulier de ses joueurs. (David Beckham, Thierry Henry et Laurent Blanc en priorité, même s'ils ne venaient pas jouer le dimanche aprèm sur les terrains boueux du Haut-Doubs).

Le foot, c'est un sport de mecs. Donc,  les filles : c'est pas compliqué ! 
Contrairement à nous, il est prouvé scientifiquement que les hommes ne peuvent pas faire plusieurs choses en même temps. Les règles sont simples : ils sont 22, y a un seul ballon, ils essaient de le mettre au fond des cages. (Ces espèces de filets de pêche tendus sur des poteaux devant lesquels un gars passe les 2/3 du match à attendre. Comme il risque de prendre froid, à ne rien faire , il met des gants. Logique.)
Tout Le reste, c'est du détail. 
Pour être supportrice de foot, il suffit donc de maîtriser les 4 injonctions suivantes :
Allez les bleus ! 
Fauttttteeeeee !
Buttttttt !
Hors jeuuuuuuuu !

Ce dernier étant la clé de sécurité du jeu, pour le rendre inaccessible à la gent féminine. Disons que c'est le code PIN du foot. Si tu l'as pas, ça te bloque tout le machin.
80 % des meufs étant totalement imperméables à cette règle complètement inutile et surfaite, cela permet aux mecs de se faire des soirées foot tranquilles avec pizzas / chips / bières.... Sans leurs meufs. Les hommes ne sont peut-être pas multitâches, mais ils sont futés, du moins quand leur survie en tant que groupe indépendant est en jeu.

En gros, j'ai eu ma période foot. Comme les ados ont leur période "cheveux mécheux", ou leur période "Justin Bieber". C'est moche, mais c'est des choses qui arrivent.

Mais voilà, la coupe, là, en juin, ça m'arrange pas. 
Bon, avec mes filles, le patinage artistique, ça brille, c'est rose des fois, ça tournicote, ça passait plutôt bien. Elles en oubliaient presque Jasmine, Aurore, Cendrillon et toute la clique.
Le biathlon, c'était déjà un peu plus compliqué... Elles n'étaient pas aussi sensibles au charme de Martin (Fourcade, le gars sur la photo un peu plus haut, pour ceux qui ont passé le mois de février au fin fond de la Creuse) que moi... Et les fusils, c'est tout de suite plus un truc de garçon. (Oui , mes filles sont des purs produits de la DSS... la Disney School of Sexisme).
Du coup, pour le foot, va falloir être imaginatif. Evidemment, si les français ne se font pas expédier hors du Brésil dès les qualifs, je peux investir dans le maquillage... Ptet même la perruque bleu blanc rouge.... Elles se croiront au carnaval, ça fera l'affaire.
Mais surtout, le souci, c'est que le foot, c'est pas un sport populaire, ces jours ci. En plus, les Belges ont déjà sournoisement récupéré Stromae pour leur chanson officielle (Comment...? On me fait signe que stromae est BELGE ? Ah bah alors, on a qui, nous ? Johnny hallyday ?? Frédéric François ? Herbet Léonard ????...

D'autre part, je me vois mal dire à mes collègues à l'école, à la pause déjeuner :
"Alors, t'as regardé le match hier soir ?!! Beau but de Ribeiri, hein ?! ... Et cette passe décisive de Valbuena, une pure merveille..."
Ça reviendrait à peu près au même que dire :
"Tiens, j'ai voté FN dimanche dernier, on a fait un bon score !" dans un bus à Trappes. Succès garanti.
C'est un fait, le foot, c'est plus la mode. C'est pas du tout, du tout swag.
Même si Martin Fourcade intégrait l 'équipe de France, je ne suis pas sûre que ça y changerait grand chose. En 2014, si tu aimes le foot, c'est sûr, tu as été au ciné voir Supercondriaque et tu trouves la pub de Gad Elmaleh pour LCL... drôle. 

Finalement, en juin, je crois que je vais plutôt me refaire l'intégrale de ma série préférée : Friday Night light. 

Primo, je pourrai toujours crier  "Allez les bleus" pendant que je regarde (...histoire que les voisins ne m'accusent pas d'anti-patriotisme primaire). 
Secundo, je suis déjà amoureuse du coachTaylor (le gars au centre dans son petit K-Way bleu), et mon mari est au courant de cette liaison.
Tertio, côté leitmotiv : "Clear hearts, full eyes, can't loose" ça claque quand même mieux que "Oh les champions, on est tous ensemble...."
Admettez. 





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