mercredi 26 mars 2014

Ha nan, pas le printemps !

Il ne faut pas se voiler la face, je suis grosse. Aussi sûr que 1 et 1 font 2, j'ai accumulé un confortable petit surpoids.
Même si je reçois parfois des commentaires encourageants de mes amis Facebook, qui ne semblent définitivement pas familiers du concept de "contrôle d'image"...  (Je n'ai peut- être pas pris "communication" comme matière première à la fac, mais je sais quand même que sur Internet, ce n'est pas très malin de poster des photos de soi avec un triple menton, boutonneuse et le cheveu gras.) Et aussi, je sais tout de même ce que veut dire être grosse. La raison première est que j'ai plus ou moins toujours été grosse depuis que je suis née. Du coup, je sais à quoi ça ressemble.
Hormis une hérédité malencontreuse, les raisons de cet embonpoint récurrent tiennent en 3 concepts que je résume en images :




Vous me direz peut être... " Bon, ok, t'es grosse, et alors ?! C'est pas la fin du monde ! Tu peux pas faire avec ?!"

Hélas, chers amis, être grosse n'est pas vraiment un choix de vie envisageable (Malgré les petits écarts précédemment cités...)
Surtout pour qui, comme moi, vit au bord de la mer.
Comment, vous ne voyez pas le rapport entre les embruns, les vagues, les petits poissons, les crabes.... Et mon IMC galopante ?! En 3 mots ? 
Chaque mois de mai (voire avril, pour les pires années...) revient inexorablement la fatidique et éprouvante épreuve du MAILLOT DE BAIN (3 mots...c'est ce que je disais).
Cela commence généralement par une affligeante séance d'essayages à Décathlon, le magasin qui a inventé les cabines d'essayage en tissu opaque bleu marine récupéré dans les stocks d'invendus du rayon voile, éclairées au néon et qui vous permettent de vous rappeler avec précision du nombre de raclettes, pizzas et autres tartiflettes que vous avez accumulées (innocemment) pendant l'hiver. C'est des petits malins, chez Décathlon. Au pire, vous n'achèterez pas de maillot à 15 €, mais vous foncerez au rayon course à pied et vous repartirez avec une paire de baskets à 75 €, un short à 15 € et un tee shirt à 10 €. Soit un gain de 85 € net pour l'enseigne. Brillant, efficace, imparable.

Après ce moment de solitude (sauf si vous faites le choix courageux d'y traîner votre progéniture, qui ne manquera pas de s'accrocher aux fameux rideaux afin que tout le magasin puisse profiter de votre généreuse anatomie...), vous passez à la petite séance d' épilation des plus agréables sans laquelle vous ressemblez au sosie de Christian clavier dans les Bronzés 1, et vous voilà enfin prête pour la PLAGE .



Quand VOUS pensez à la plage, vous imaginez probablement des vacances exotiques, loin de chez vous, entourés d'inconnus blancs de peau, comme vous, et tout aussi contents que vous de respirer l'air marin à demi nus une fois par an.... En tout anonymat.
Alors que la plage, pour moi, c'est un lieu social au même titre que le bistrot ou le square,  où je rencontre mes amis que je vois toute l'année lors de dîners ou d'apéros, à l'infime différence près que là, je tiens les mêmes discussions, mais sans vêtements. Ou presque. Et là, directement, je me sens un peu à poil. Normal, je le suis. Déshabillée.
La petite différence entre moi et mes congénères, c'est que mes collègues, eux, sont des pros. Des natifs. Des locaux de l'épreuve. Ils ont fait ça toute leur vie : ils ont leur brevet PLAGE,  leur bac PLAGE, et même leur Master 2 PLAGE. Du coup, ils sont pas cons, ils se préparent (Ah...c'est donc pour ça que c'est toujours MOI qui prend la dernière part de gâteau au chocolat ?!) et ils (et surtout ELLES) sont minces. Alors que moi, la franc-comtoise / ex-parisienne / actuellement guérandaise.... Je concours en amateur. C'est un peu comme si j'essayais de battre Roger Federer au tennis le dimanche matin, à la fraîche,  ou comme si Nabilla se disputait un Oscar avec Julia Roberts (ou une dictée avec Bernard Pivot...) Le combat est perdu d'avance. Et puis, j'ai porté des jumeaux, alors autant dire que si je m'étais enduit le bide de Nutella pendant 9 mois au lieu de la miraculeuse crème Mustela sensée nous prémunir contre les autoroutes de vergetures blanchâtres corollaires obligatoires de toute grossesse multiple, le résultat eut été strictement identique.

Mais revenons à ma grossitude. Les gens qui sont minces par nature semblent toujours penser que les plus gros ne font pas d'effort, et que c'est donc de leur faute s'ils en sont arrivés la.
Pour ma part, je compte exactement 5 livres de régime différents dans ma bibliothèque, sans parler des sites web, magasines et autres appli iPhone que j'ai pu tester depuis ces 15 dernières années. 
C'est bien simple, si j'arrête d'être instit, j'écris une thèse sur "les régimes en France des années 2000 à nos jours". (Ça part bien, j'ai déjà le titre !)
Forcément, j'ai testé le trio soit disant gagnant : Hypocalorique / Weightwatchers / Dukan.
A force de compter les calories, puis les points, et bien sûr les grammes perdus (ou repris...), je crois que je vois des chiffres sur tout ce que je mange. Ah non, ce soir, c'était des lettres, je mange des pâtes alphabet. 
Le summum du meilleur du n'importe quoi revenant au fameux régime du pseudo Docteur Dukan, qui m'a permis de déstocker pas moins de 13 kg (tous repris patiemment un par un depuis...) à coup de fromage blanc 0%, de blanc de poulet, de son d'avoine (si, si, ça existe, et pas que pour Jolly Jumper) et de cette saloperie cancérigène en vente légale et qu'on appelle l'aspartame.
Échec et mat. Mais si je croise l'éminent docteur Dukan, je lui balance un pot de fromage blanc au thon et à l'aspartame dans la tête. Parole de scout.

Du coup, comme je revenais toujours à la case départ, mes amis les mieux intentionnés me firent remarquer que mes échecs tenaient très certainement au fait que je ne faisais pas de sport.
C'est vrai, je ne suis pas très sportive (doux euphémisme), et je décidai donc de commencer par un sport sympathique (et de mon niveau) : faire des balades en vélo dans les alentours de ma petite ville.
Mais là, en bonne ex-parisienne, je n'avais pas escompté que la ménagère provinciale de moins de 50 ans se doit d'avoir l'instinct grégaire... Je n'ai donc toujours pas compris ce qu'il pouvait y avoir de louche à faire du vélo seule le dimanche après-midi, mais j'ai pu mettre au point une échelle de Richter de la bizarritude des activités en solo en province :
Niveau 0 : Faire son marche seule (évidemment, j'ai horreur de ça)
Niveau 1 : Aller courir seule le samedi (T'as pas de gosse ? T'as pas de copines ? T'as pas de MARI ?????)
Niveau2 : Aller faire du vélo seule le dimanche à 16h (Des fois que je détournerais une vache de son activité de broutage ...)
Niveau 3 : Aller au cinéma seule (le soir ?! C'est pas... Dangereux ?!!!)

Le vélo ayant échoué (et étant trop bizarre, semble-t-il), je me mis à la course a pied. J'enfilai mon petit short (Taille XL, enfoirés de décathlon, je considère le boycott..!), mon iPhone rivé à mon bras, les écouteurs sur mes oreilles, je parcourus les rues de ma cité sans relâche pendant plusieurs mois au son de "Forrrmidabllleeeee". En vain. Pas un milligramme de perdu, pas même une miette de MM's de recrachée, rien, niet, nada.

Résultat, le printemps arrive. Ce satané beau temps synonyme de sable et de mètres carrés de peau dénudée va bien finir par revenir aussi. A cours de solution, je ne vois qu'une seule option. M'emballer tout l'été dans ma serviette de plage géante MM' (jaune, on me verra de loin !) Ou... tout miser sur mon décolleté. Qui sait, si je mets le paquet sur le haut, peut être que personne ne pensera à baisser les yeux. Au moins, de ce côté là, j'ai mon master 2.

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