samedi 15 décembre 2018

T'es plutôt trail ou plutôt route ?


NDLR : Article satirique non bienveillant, toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure coïncidence absolument fortuite.

Apparemment, la vie se devrait d'être binaire. Ça se limiterait à une succession de questions fermées. Des Questionnaires à choix pas vraiment multiples. On se définirait, tel l'ordinateur, par une succession de 0 ou de 1.
Tu ne me crois pas ? En voici pourtant la preuve par 4. et non par 2.


T'es plutôt alcool ou plutôt dossard du dimanche ?

Le runneur qui se respecte ne picole pas avant une course. Il fait vœu d'abstinence alcoolique, telle la femme enceinte jusqu'aux yeux qui bave d'envie devant le mojito de sa copine célibataire (qui elle-même, bave d'envie devant le bidon rebondi de sa copine et sa future progéniture troooooop mignonne). Moi qui suis pourtant une fan de l'alcool (en témoigne ma passion pour les soirées champagne et mon adoration pour le oh combien dangereux 5ème mojito...), j'ai cédé aux sirènes de l'anti-alcoolisme sportif. 3 semaines entières avant le marathon sans une seule goutte d'alcool. La déshydration à l'état pur. La saint Yorre pour remplacer la Bière. Le calvaire (celui qui a déjà bu de la Saint Yorre 3 jours de suite me comprendra). Au point que je ne pense faire des marathons qu'un an sur deux. Comme désintox, ça me suffira.



T'es plutôt jeune ou plutôt vieille/vieux ?

Une mésaventure récente m'a rappelée que selon certaines (un peu tristes) personnes, le monde se divisait entre deux catégories d'âge. Les Jeunes peuvent s'afficher sur Instagram en courant en short, pose sympa, selfies sourire aux lèvres, cheveux au vent, photos accompagnés de textes motivants, de paroles de chansons dans toutes les langues stylées du moment. Les vieilles, quant à elles, doivent se contenter de faire la lessive et emmener leurs gosses à la musique. Oust, cassez vous des réseaux, le 3ème âge ! On arrête de se prendre pour des influenceuses et on assume son rôle de mère nourricière...
Je ne sais pas comment vous l'annoncer, les jeunes, mais être jeune, c'est avoir 18 ans et pour la célébrité ça se passe sur Snapchat,Tik Tok et Youtube, alors, faites de la place sur Insta, de toutes façons, dans 10 ans vous aurez 40 ans, il est temps d'être solidaire.


T'es plutôt Kilian Jornet ou plutôt Ryan Gosling ?

Dans la vie, tu dois faire des choix. T'as quand même pas cru que tu pouvais faire du SPORT et avoir une autre existence à côté ? T'as remarqué que Kilian ne faisait pas beaucoup de gras... Il ne s'empiffre pas de pizzas et de burgers tous les weekends, il n'attend pas le 15 septembre avec impatience pour attaquer sa 1ère raclette de la saison, dont il rêvait depuis le 15 mai (fin officielle de la saison de la raclette selon l'office international des raclettes). Kilian, lui, il court. Il bondit. Il vole au-dessus des sommets. Quand il va au ski, il n'est pas au chalet entrain de boire un vin chaud dès que 3 flocons volètent au-dessus de la piste verte. Quand il mange une fondue, il n'essaie pas de t'enfoncer la fourchette dans la main pour récupérer le bout de pain que tu as fait malencontreusement tomber. Kilian, il court léger. Et le rapport avec Ryan ? Aucun. Mais tous mes posts doivent comporter au moins une fois le nom de Ryan, c'est comme ça.


T'es plutôt trail ou plutôt route ?

Je veux pas balancer de noms, mais j'avais autrefois une amie qui me disait que les gens qui font du trail sont des ratés de la course à pied, qui compensent leurs chronos merdiques par le choix d'une sous discipline qui s'apparenterait davantage à la randonnée qu'au sport NOBLE qu'est le running.
C'est un fait, dans le monde des gens qui se baladent en courant, il y a deux écoles. Les routards seraient d'infames individus égoistes prêts à te pousser pour gagner une place au Scratch (le classement, pour les non initiés), tandis que le traileur serait un sympathique ami de la nature, prêt à secourir son prochain en cas de panne de barre de céréales (voire pire, panne de TUC!). Le traileur, en tant que looser, pourrait donc perdre du temps pour attendre ses copains de randonnée, n'ayant que faire du classement et du chrono, du moment qu'il ne se fait pas entuber par les infames barrières horaires (invention totalement injuste et contreproductive).
Note à tous ceux qui essaient de s'adonner aux deux disciplines : si vous vous sentez un peu schyzo, ce n'est PAS grave, tant que vous n'apportez pas vos bâtons de trail sur le marathon de Paris, tout se passera bien.

Conclusion en forme de Happy End :

Heureusement que non, la vie n'est pas binaire.
Il n'y a pas les gentils et les méchants. Même Luke Skywalker sait qu'il reste de la bonté dans Dark Vador.
On peut tous aimer la raclette, faire un marathon, boire des mojitos, courir un trail et être jeune d'esprit dans un corps de vieux.
J'ai toujours détesté les étiquettes, inutile d'essayer de m'en coller une sur le dos.

jeudi 19 juillet 2018

Facebook, Instagram, et moi et moi et moi


Déjà, je vois ton sourcil courroucé et ton œil suspicieux. Tu pensais que j'avais ENCORE arrêté mon blog. Que j'allais refaire une pause de 4 ans et que cette fois, tu ne serais plus là pour me lire à mon retour. Que nenni ! J'étais juste occupée à bosser, à m'entrainer et à aller à la plage.
Mais voilà qu'aujourd'hui il pleut pour la première fois depuis 3 semaines, (enfin, il ne pleut pas, c'est juste le ciel qui respecte mon capital solaire...), alors je vais te parler de ma 2ème passion après la course à pied (non, pas les MM'S...) les réseaux sociaux.


Facebook - l'époque des dinosaures

J'étais bien tranquille, en 2007, à raconter des conneries sur les forums de femmes enceintes, après avoir participé à des mondes virtuels, des chats collectifs et autres joyeusetés que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. J'essaie pas de t'expliquer, si tu vois l'interface de ces dinosaures du virtuel, tu vas exploser de rire et recracher ta glace chocolat-amande-pistache sans gluten sans lactose sans sucre ajouté, et au prix qu'elle t'a coûté, je serais obligée de te faire un virement, donc on oublie.
Donc, j'étais sur copains d'avant et sur Doctissimo, quand ma cousine (une jeune) m'a parlé de « Facebook- tu connais pas ? – c'est génial ! – crée ton compte, voyons ! ». Et je me suis inscrite sur ce machin bleu et blanc tout en anglais auquel je ne comprenais absolument RIEN (le wall... les amis... et surtout l'affaire des Pokes... very obscur...) que j'ai laissé moisir dans un coin jusqu'à ce qu'il parle aussi français que moi et que j'y trouve enfin quelques connaissances lointaines à ajouter à mon micro cheptel d'amis virtuels.
Après avoir tracké ma famille, mes copains du collège les Augustins, ceux du lycée Xavier Marmier, puis mes potes de l'IUFM, j'ai entamé ma « grande période Facebook ».
Ce furent d'abord, les STATUTS PSEUDO MYSTÉRIEUX (extraits) : 
"Oh la la c'est fou ce qui m'arrive »
« Mauvais moment, c'est dur ! »
« Je ne sais pas comment je vais faire »
« Trop de chance aujourd'hui j'y crois pas ! » ... dont le but inavoué mais très facile à décrypter était de faire réagir les autres facebookiens, venus poser des questions, intrigués par cette accroche des plus obscures. 10 ans plus tard, quand je les relis, j'hésite à partir vivre en zone blanche (en Corrèze, par exemple) tellement c'était pathétique (mais je me rassure, on était nombreux à le faire, ce qui n'est pourtant pas nécessairement un signe d'intelligence).
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Puis, lorsque la photo nous a envahis, est venu le temps des innombrables clichés de mes mômes. Faut dire, elles étaient mignonnes. Et des jumelles, en plus, si c'est pas trop chou, comment s'en empêcher ! Tout allait bien, même si, au tout début, prendre des photos avec son appareil, brancher le câble, uploader tout ça, fallait vraiment avoir la foi et une motivation sans faille à montrer que ma vie était trop géniale (vu que les statuts ronchons n'avaient pas trop de succès, autant tester une nouvelle approche "perfect life happiness").
Tout ça dura bien gentiment à coup de « soirées mojitos » / « vacances à la mer » / « gaufres sur le port du Pouliguen »... jusqu'à ce que quelques personnes me répètent à de multiples occasions : « Ha oui, toi, tu es tout le temps sur Facebook » ou "ha ha tu racontes toute ta vie sur fesse de bouc".
Evidemment, des personnes qui n'interragissaient pas avec moi sur le réseau, jamais, et qui se contentaient de mater mes publications pour bien me faire remarquer un peu plus tard « en live » que j'étais une nolife avec une carte de fidélité premium que Mark Zuckerberg avait du me remettre en mains propres, lors d'une soirée au champagne, sans aucun doute.
Sourire crispé, réponse polie et un peu embarrassée, à la place de « Et donc toi aussi espèce de sous-marineuse de base qui passe son temps à mater mes publications mais ne peut même pas cliquer sur un pauvre petit like de peur d'abimer son vernis ! ».
Quelques crises existentielles plus tard (dont un sevrage d'un mois complet qui donna naissance à ce blog), je suis toujours inscrite sur le réseau. J'ai arrêté de poster certains trucs en soirée dont le seul propos était de montrer à certaines personnes que moi aussi je m'éclatais trop, bien qu'elles ne m'aient pas invitée à leurs 3 derniers apéros / dîners / concerts. Trop mesquin.
J'ai arrêté de penser que ma passion du running pouvait intéresser quelqu'un (à part ceux qui courent). Je continue à m'offusquer des conneries postées par certains de mes contacts (du genre, tableau comparatif qui prouve qu'au RSA c'est trop cool t'es un gros feignant mais tu gagnes plus que les braves gens qui bossent). J'ai cessé de croire que j'allais redevenir pote avec tous les gens que j'ai connu à 13 ans (déjà, car un certain nombre est fan du mouvement de Marine Le Pen...)
Facebook et moi, c'est je t'aime moi non plus, on est en phase d'observation, on se demande qui va quitter l'autre en premier, qui va récupérer la maison, et bien sûr, qui aura la garde des « amis ».

Instagram , instafriends, instalove


J'ai longtemps cru qu'instagram (IG, pour les intimes) était uniquement une application dévolue à la retouche photo avec de sympathiques filtres vintage qui donnent des allures old school / sans ride à tes portraits. Je suis parfois un peu lente à la compréhension et il m'a fallu un bon moment pour comprendre qu'il s'agissait aussi d'un réseau (et encore, je ne parlerai pas de ma nullité totale à m'adapter à snapchat, j'ai trop honte, je me sens comme le gars de la série « palace » qui s'excite en disant « je l'aurai un jour, je l'aurai ! ».
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Insta, donc, est un réseau social. Sur lequel on peut suivre des stars (j'ai longtemps suivi Britney Spears, si si, et je l'avoue parfois, ses petites robes moulantes me manquent...), des footballeurs, ou tout simplement des gens qui ont des passions proches des tiennes (le scrapbooking, la peinture, le foot, les voyages, la mode, la bouffe healthy, le fitness... les MM's?)
Comme facebook détestait le running, quand j'ai découvert que je pouvais poster là-bas des photos de mes modestes sorties pour la partager avec mes 20 followers, j'étais ravie. J'ai même changé de pseudo, au bout d'un moment, pour bien faire comprendre à ceux que ça n'intéressait pas trop, de quoi j'allais parler dorénavant.
Eivdemment, les premiers temps, je n'avais pas compris le système des hashtags. Je voyais bien que ça renvoyait à quelque chose, mais je ne comprenais pas pourquoi il fallait écrire #courir quand tu courais. Ça se voyait que je courais, avec les chiffres en bas de la photo, et le petit sigle Nike, en haut... Et puis, est-ce que quand tu te baignes, tu écris #jevaismebaigner sur la plage avant de plonger? Je ne crois pas !
Dernier écueil, je ne connaissais pas les codes secrets du running, ce qui me rendait très obscures les publications affichant fièrement les termes EF, AS10, RP et compagnie..
Ici, je marque une pause, et je prends 3 minutes pour expliquer quelques uns de ces sigles à ma sœur qui a la gentillesse de me suivre sur le réseau et de lire quelques unes de mes publications, par conséquent, que ceux qui connaissent tout ça par cœur m'en excusent par avance et sautent au prochain paragraphe.
EF : Endurance Fondamentale = le petit footing du dimanche matin à la cool en papotant avec ta copine, ce moment où tu te plains de Jean-Eudes, ton mari qui regarde trop le foot pendant la coupe du monde et n'a même pas emmené les enfants avec lui quand il est parti à Bricomarché (le rustre).
En réalité, de sombres calculs basés sur la fréquence cardiaque permettent d'établir avec précision la zone dans laquelle tu dois rester pour obtenir un bienfait sur ton rythme cardiaque (mais ça, c'est ptet une légende urbaine de runners, j'attends toujours les statistiques de la Fédération, enfin si Kylian Mbappé fait de l'EF, ok, moi aussi je veux bien m'y coller... ). En EF, tu es lent, mais tout le monde te félicite de te trainer. Par contre, si tu cours trop vite en EF, tu risques de te faire enguirlander par les puristes. Méfiance.
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AS10 ou 21 : le rythme auquel tu aspires sur ta prochaine course de 10km, ou semi marathon. C'est plus rapide que l'EF, tu as le droit de courir vite, mais pas pendant tout ton run, CALMONS-NOUS. En ce moment, le cours de mon AS10 est extra fluctuant, c'est pas bon signe, y pourrait y avoir un crach boursier à ma prochaine course.
RP : le Record Personnel ! Le graal ! Car oui, on le sait, tu n'es pas Usain Bolt. (Tu sais qui c'est?) Tu ne battras jamais le record de France pendant ta vie de coureur. Tu n'es même pas le champion de ton quartier, d'ailleurs. Plus modestement, tu aspires à battre tes propres chronos, à grignoter des minutes , des secondes... mais attention ! Pour certains, un RP doit être battu lors d'une course, et pas en entrainement. Un chrono annoncé par une montre sera rejeté par une bonne partie de la communauté des runners.... alors qu'il s'agit d'un record PERSONNEL. Mais pas tant que ça. C'est un record personnel officiel. (On m'a perdue, si on rajoute l'histoire des courses labellisées par la FFA, je vais en perdre mon latin, c'est trop compliqué ce master Running).
Je crois que ma sœur a eu assez de sigles pour aujourd'hui, je peux donc revenir à mon propos. Instagram ! Le paradis du running et de la runneuse. Des gens regroupés pour se motiver, s'encourager, se féliciter, toussa toussa. Des tas de nouveaux potes à se faire pour remplacer ceux qui t'ont lâchée car "tu cours trop et que tu vas t'abimer la santé à courir comme ça nan mais tu crois quoi."
Insta, c'est vraiment sympa. Par exemple, je vais courir un jour sur 2 à 7h tapantes depuis le début des vacances. Le fait de savoir que je vais faire un petit post sur le réseau avec une photo plus ou moins aboutie et un commentaire un peu débile me donne le petit coup de pied aux fesses qui me permet de sortir du lit. (car soyons sincères, j'ai plutôt envie de paresser au lit que de faire du fractionné, je suis normale... ). Et puis y a des posts rigolos, comme ceux de Maël, par exemple. Et puis y en a qui font rêver avec leurs projets de dingos, comme Camille ou Antoine. Y a les pros de la photos, les fanas des intervalles, les amoureux de la médaille. C'est vrai, quoi, sur Instagram, à me lire, on se croirait dans le monde de Charlotte aux fraises où tout est fraisi fantastique ! « Belle sortie ! Quel chrono ! Bravo pour tes efforts ! Ta motivation me fait rêver ! Bravo, c'est un truc de dingue que tu as fait ». #Happylife.
Mais.... sur insta, y a aussi des tricheurs. Ceux qui font des mega pauses avec la montre arrêtée pendant leurs sorties pour te faire croire qu'ils courent super vite. Ceux qui te montrent jamais ce que racontent leurs applis ou leurs montres, histoire que tu fouilles pas. Y en a même qui arrêtent leurs montres avant l'arrivée en course officielle pour avoir un meilleur chrono à afficher ! Y a aussi des gens qui ne supportent pas ceux qui courent moins vite (ou qui les méprisent), qui critiquent ceux qui font trop de courses, s'agacent de tous ceux qui ne respectent pas les sacro-saintes lois du running. Y a ceux qui se disent tes potes et te tournent le dos avant que tu aies le temps de dire « footing ». Y a ceux qui n'aiment pas telle équipe ou tel jeu de running. Ceux qui trouvent que telle appli c'est de la merde. Ceux qui courent depuis 3 ans et qui se prennent pour des coachs. Et évidemment, y a ceux qui te laissent tomber.
Finalement, les réseaux, c'est comme la vie. Y aura toujours des gens qui seront là pour toi quand tu en auras besoin, ou qui sauront t'appeler quand il le faudra. Y aura forcément des potes éphémères, des gens qui te quitteront. Y aura toujours des râleurs, des gens qui critiquent.
Mais comme dans la vie, tu seras libre de choisir qui tu suis, qui t'impressionne, qui te fait rire, qui te fait rêver. Pour les autres, je te conseille l'option « bloquer » !

lundi 21 mai 2018

Le théorème du dossard



(Aussi appelé : « Viens, on va se faire une petite course,  pour le plaisir ! »)

Chapitre 1 : Genèse

Je m’adresse d’abord à toi, cher lecteur non runner, car je tiens vraiment à ce que tu continues à me lire, et pour ce faire je te garantis une chose : si tu parviens au bout de cet article, tu seras encore plus convaincu, si c’est possible, que ne pas courir est la meilleure chose que tu puisses faire à ton corps, et à ton amour-propre. Sinon, je te filerai une paire de baskets gratos pour que tu puisses souffrir avec moi, j’ai de quoi faire, t’inquiète.

Mais reprenons là où on en était, si vous le voulez bien. On avait donc dépensé le prix d’un séjour aux Maldives en tenues-chaussures-montre-accessoires de running (Et pourtant on se verrait bien en train de siroter une pina colada, avec un petit palmier qui flotte, allongé sur du sable chaud, avec Ryan en train de nous étaler de la crème solaire...soupir... ) et donc on avait commencé fièrement à COURIR !
C’est toujours à ce moment là qu’un pote bien intentionné te sort cette phrase anodine « Hey, tu cours maintenant ? ça te dirait pas qu’on s’inscrive à une course, ce serait pas grave motivant ? ».
Dans 99% des cas, ta réponse devrait automatiquement être « NON, ça ne me dirait pas du tout ! Et maintenant passe moi les chips et la bouteille d’apérol que je nous serve un 4ème Spritz ! ». 
Tu le flaires, le danger ? Qui dit 4ème Spritz dit taux d’alcool au dessus des normales saisonnières, dit décision impulsive particulièrement stupide et que tu regretteras amèrement le lendemain matin, enfin disons à midi, le temps que tes neurones reprennent leur place initiale, un peu moins nombreux.

A la place, tu réponds donc : 
« Allez, chiche ! Si tu le fais, je le fais ! ». Sauf que ton pote te sort direct son MacBook machin chose à 1300€ (pas cher, c’était du reconditionné, une affaire ! » et procède illico à ton inscription aux foulées de la Sardine, une course populaire et conviviale, un teeshirt technique vert fluo et une boite de rillettes de thon offerts à chaque participant, le 14 juin prochain. 

Chapitre 2 : Prise de conscience 

Le lendemain matin, entre 2 dolipranes et 3 cafés, ton portable bippe. Tiens, un mail ? Un mail de... confirmation d’inscription :
Félicitations, vous êtes bien inscrit aux foulées de la sardine, merci de fournir un certificat médical daté de moins d'un an et portant la mention de "non contre indication à la pratique de la course à pied y compris en compétition"

Sueurs froides. Augmentation anormale du rythme cardiaque. Puis, moment de lucidité, tu ne fonces pas directement chez ton médecin, avec l’alcool résiduel dans ton sang, il te collerait direct en cellule de dégrisement. (Méfie toi, ton médecin n’est PAS George Clooney, il ne vient pas au taf après une nuit à boire du champagne avec une ou deux infirmières sexy, il prend ta santé plus au sérieux que son brushing).

Logiquement, tu commences à t’entraîner. Une fois par semaine, c’est bien, déjà, non ? Tu cours vite-vite-vite-vite car tu penses que c’est comme ça que tu deviendras un champion de la course à pied et qu’Instagram t’aimera plus, et tu fonces mentir à ton docteur sur ton état de forme actuel. 
(Je reproduis ici fidèlement l'échange, malgré la confidentialité patient / médecin, ton exemple doit servir à mes chers lecteurs non coureurs qui ne se sont pas encore barrés regarder le replay de Koh Lantah qu'ils ont raté à cause de la messe l'apéro de Pentecôte).
Le docteur :  "Et vous courez depuis longtemps ?"
Toi : "Oh ouiiii oui bien sûr ! (Tu comptes évidemment la course en sac de la kermesse de CE1 et le cross du collège en 4ème B, la seule fois en 4 ans où tu n’avais pas réussi à te faire dispenser par Martine, l’infirmière scolaire que George Clooney n’aurait pas emmenée en soirée car elle avait du poil aux pattes et des dents un peu jaunâtres).
- Ah bien, bien, mais vous courez beaucoup ?
- Oh la, évidemment ! Je fais 20 à 30 km par semaine, docteur ! (Ça c’est en comptant les 18km d’allers-retours à ton frigo pour aller chercher des bières pendant le match OM-Athletico Madrid parce que tu n’as jamais pu t’offrir le fauteuil avec glacière incorporée de Joey dans Friends et que ces 3 buts contre l'OM, ça fait chier quand même, heureusement Griezmann a marqué, c'est un peu comme si la France avait gagné l'Europaligue, du coup ?).
Après quelques pieux mensonges, tu ressors miraculeusement avec ton sésame en main, mais ton taux de crédibilité a pris cher, pense donc à changer de médecin après la course quand tu devras faire soigner ta periosiste / ton syndrome de l’essuie-glace. (ami non runner, tu ne VEUX pas savoir ce que c'est, crois-moi sur parole).



Chapitre 3 : Choc du réel 

La course approche et tu es toujours inscrit. (Les annulations spontanées d'inscription sont rares dans le monde du running, pas de chance).
Ton pote est hyper motivé, il a étrangement perdu 5 kg de gras et pris 3 kg de muscle, tandis que toi, non, vraiment, tu n’as pas changé d’un poil, comme c’est curieux. 
Puisque c’est un vrai ami, il t’a promis de courir avec toi, en mode « On se lâche pas, juré ! », d'ailleurs dans 2 minutes, il te fera le serment des frères de sang qui vont au combat, te voilà rassuré.

Veille de course, tu check désespérément ton Insta pour vérifier les Racepack (ndlr : les vêtements et autres conneries prévus et pris en photos par d’autres fadas qui courent demain) de ceux qui particpent comme toi aux Foulées de la sardine. Pas de bol, demain, ils seront tous sur le marathon de la Truite fumée, et là-bas ils annoncent de la pluie et 19 degrés de moins. Tu dois donc gérer par tes propres moyens et décider tout seul quoi porter (...un teeshirt, un short et des baskets, on se demande pourquoi ça demande autant de réflexion !)
Tu réalises avec effroi que le départ sera donné à 8h30, et que la dernière fois que tu t’es levé aussi tôt un dimanche, en fait, c’est parce que tu ne t’étais pas couché car tu avais fini la soirée en vomissant sur les sandales de Léa, qui ne te parle plus depuis, d’ailleurs.

Chapitre 4 : Bad trip

8h25, tu es allé faire pipi 7 fois, tu t’es piqué les doigts avec tes épingles à nourrice pour accrocher le précieux sur le teeshirt que tu as choisi au terme d’1h30 d’essayages de tenues diverses et variées, tu as répété 27 fois dans ta tête la phrase magique « Mais qu’est-ce que je fous la ??? », tu es prêt à partir. 
Prêt à courir avec plein de gens que tu ne connais pas, en ayant payé pour ça.
Prêt à devenir écarlate et transpirant sous le regard amusé de tes voisins / collègues / élèves / amis, en ayant payé pour ça. Ptet même ton chef, il a entendu dire que tu courais, il aimerait pas rater ça.
Départ de la course, coup de pistolet, tu t'élances, et... 500 m plus loin, ton pote te lâche sournoisement.
« Désolé mais c’est important de suivre son rythme, on se voit à l’arrivée ?! », tu réalises alors qu’il te reste 9km500 à parcourir et que y n’as jamais dépassé les 6 kilomètres, ça va être un très long moment à passer. 
Tout en maudissant Saint décathlon, Saint Nike, Saint François Dhaene et tous les autres saints de la création du running, tu énumères mentalement toutes les activités plus chiantes que celle-ci que tu pourrais faire un dimanche matin (Déjeuner des œufs en gelée chez ta belle-mère, emmener le petit au square et devoir discuter avec la mère de Mathéo des Anges de la télé-réalité, aller à la piscine et choper des champignons sous les pieds, liste non exhaustive). 
Tu manques de t'étouffer avec ton gobelet 100% anti écolo au km5.  
Tu te fais doubler au km8 par Juliette, la maitresse de ta fille cadette, tout sourire dans sa tenue fluo assortie.
Tu aperçois ton chef en train de te prendre en photo avec son Iphone 10 (il mettra tes photos en ligne sur l'intranet du bureau dès ce soir pour faire marrer tes collègues).
Tu reconnais ton pharmacien qui te dit "Allez, c'est presque fini !" Alors qu'il te reste ENCORE 1 km. Tu en profites pour te demander combien font 1 km en mètres, si seulement tu avais un peu écouté Madame Pichu au CE2 au lieu de dessiner des Marsupilami sur ton cahier de brouillon !
Enfin, tu passes l’arche d’arrivée. Tu dégoulines de sueur et tu t’écroules, mal en point, sur la table du ravito (où il ne reste plus que 2 bouts de bananes peu appétissants). 
Ton pote est là, frais comme un gardon, et il t'annonce son chrono comme s'il avait gagné un Oscar et que Scarlett Johansson le lui avait remis en personne. 
Et c'est là, fatalement, qu'il te balance un inévitable et enjoué :
 « On remet ça aux Boucles du merlu, le mois prochain ? Un petit Semi marathon ! Ça fera un beau challenge ! »
Tu n'as pourtant consommé aucun Spritz mais tu entends, malgré toi, ta voix qui lui répond...
 « Excellente idée ! C'était trop génial !". Malédiction, tu as chopé le virus du running.
 
(Cher lecteur non runner, si tu es encore là et que tu penses finalement te convertir à ce sport des plus enrichissants - sauf pour ton compte en banque - je te propose en cadeau au choix, un dossard pour un trail "plage / cailloux / herbes" de 34 km, ou une paire de chaussures de running New Balance bleues pointure 41 (un tiers !). Partant(e) ? )


dimanche 13 mai 2018

Le come back (4 ans, 1 jour, 24 min, 37 secondes plus tard)

Étant donné qu’il m’a fallu 4 ans pour rédiger un nouveau post, on peut s’attendre à du pur génie narratif, de l’éloquence au plus haut niveau, du grand art, un truc digne de Guillaume Musso, mais ptet pas Zola, quand même. 
Sérieusement, qu’est-ce que j’ai fichu pendant 4 ans, et surtout...suis-je toujours une desperate provinciale ? 
Pour le côté provincial, clairement, ça a même empiré : je vis et travaille dans la même petite ville,  je ne peux donc plus faire mes courses, boire un verre ou courir sans saluer une connaissance. D’ailleurs, Charles, un de mes CM1, me l’a bien confirmé : « c’est vrai, maîtresse, l’autre jour, j’étais à Leclerc, y avait une maîtresse de l’école, donc quand on va à Leclerc, on croise toujours une maîtresse. » (Socrate apprécierait certainement cet enfant logique). 
A ce propos, si tu es un tant soit peu observateur, tu noteras que mes élèves s’appellent dorénavant Charles  ou Pauline, et non plus Thyson ou Jarod. Au pire du pire, ils ont des prénoms du style « Timélio » ou « Lolina » . Simple, tu prends des syllabes avec des o et des a, tu mets tout ça dans un shaker, tu agites fortement, ça te fait un prénom ! Assorti avec le double nom de famille en mode « on n’a préféré pas choisir papa ou maman car de toutes façons dans 3 ans on sera séparés », tu obtiens aisément des Matélino Le Cossec - Gosling. (Oui, dans mes rêves, Ryan est père d’élève dans mon école, il organise la tombola de la kermesse ET il accompagne toutes les sorties scolaires. T’es jalouse ?)
Provinciale, donc, plus que jamais, j’y reviendrai certainement ultérieurement, mais je peux juste confesser que je n’organise plus de DÎNERS (de une, parce que je m’en fous, de deux, parce que j’ai bien mieux à faire !).
Et Desperate, donc ? Pendant ces 4 ans, j’ai vaguement tenté de soigner ma dépression post triple maternité, d’abord avec l’alcool (#mojitolover), puis les MM’s, puis les séries télé, jusqu’à ce que je trouve LE remède imparable à la crise de la quarantaine. 
Non, pas le divorce. 
Non, pas les anti dépresseurs mixés dans un Mac Flurry.
Non, pas un 4ème enfant 😱... Déconne pas avec ça !!!!

A la place, Je me suis mise au RUNNING ! (Hé ouais !)
Ça vaaaaaa,  je te vois venir direct, le sourcil relevé, l’air goguenard, et je t’entends déjà penser :
 " Ah ouais l’autre, elle fait son petit footing le dimanche et elle dit running pour se la raconter, déjà son blog s’appelle desperate provinciale, elle peut pas dire femme qui s’ennuie en province, c’est avec des gens comme elle que la langue française disparaît, y a plus de saison ma bonne dame, c’était mieux avant, tout ça."
Mais vois-tu, cher lecteur sceptique, le running, c’est un truc sérieux. Ça ne rigole pas. Ça ne s’improvise pas.
Faut des chaussures, déjà, avec des noms de marques exotiques et des spécificités connues uniquement des initiés : « Tu sais, moi, je cours toujours en saucony, quoi... et toi c’est quoi ton drop ? Nan mais tu préfères vraiment pas les minimalistes ? Sinon j’ai testé Brooks et Hoka one one mais nooon, je supporte pas, trop d'amorti !!!! » (Si tu as compris toute cette phrase, ne panique pas, tu nous fais une petite addiction au running, c’est sans danger, pars vivre quelques temps au Tadjikistan, ça passera en un rien de temps).
Ensuite, il te faut des fringues. Et tu crois pas que tu vas remettre ta tenue d’EPS du collège Pablo Picasso où madame Martineau te faisait faire des tours de stade et où tu essayais de te planquer derrière Stéphanie et Séverine pour en faire le moins possible parce que « courir, sans déconner, c’est vraiment super chiant, quoi ! » 
Non, il te faut le teeshirt respirant / isolant / réfléchissant la nuit et brillant le matin à 57€ chez Odlo, « mais totalement nécessaire »,  le short Nike avec la petite poche derrière pour mettre tes clés « tellement pratique ! », les chaussettes de compression qui te donnent le look de Griezmann à la coupe du monde (j’allais dire Thierry Henry, mais je n’aimerais pas déstabiliser mon lectorat de moins de 30 ans, si tant est que j’en aie jamais eu un...).

Une fois que tu auras vidé le Compte épargne prévu pour les études de tes gosses pour te déguis.. euh, t’équiper comme il se doit, pense aussi à casser ton PEL pour t’offrir l’indispensable montre GPS sans laquelle, franchement, à quoi bon courir ? Parce que tu ne crois quand même pas que tu vas courir pour rien, comme ça, pour le plaisir, librement ? Eh oh, c’est pas l’âge de pierre, tu ne cours pas après le gibier pour nourrir ta tribu ! Tu cours pour une raison VALABLE : être en forme ? Non. Perdre du poids ? Non plus. Partager ta passion avec ton conjoint (Eh, tu nous la fais pas, on t’a vu soupirer bruyamment de désespoir car ta chère et tendre court 5km au rythme où toi tu en fais 12... « Hein mamour c’est trop génial qu’on court ensemble ???... )
Non, si tu cours c’est pour te la RACONTER sur Instagram ! Afficher fièrement ta distance, ton allure, ton chrono, le tout encouragé par une multinationale philanthropique comme Nike dans un post bardé de 34 hashtags (#aimezmoicarjecours).
Donc, moi, c’est simple, pas de montre, pas de running. Ou alors je passe à une de mes 5 applis dédiées sur IPhone. (Toujours avoir un plan B, bon sang. Je sais que tu es trop jeune pour avoir regardé l’agence tout risques, qui est pourtant la dernière chance au dernier moment, mais j’adore quand même quand un plan se déroule sans accro).
Bref, bien équipé pour te la raconter, et nettement moins riche que quand tu te contentais de jouer à Candy Crush en mangeant tes Curlys dans ton canapé, tu seras enfin prêt à passer au stade 2. (Non, pas passer À stade 2, t’es pas Kilian Jornet, tu te calmes direct !) 
Le stade 2, le stade DOSSARD, mais ça, je te le raconterai la prochaine fois, promis.


lundi 12 mai 2014

Quand tu rentres de vacances, tu....

1 - ...évites le contact visuel avec ta balance. Normal, tu as pris 435 apéros, tu as mangé : 2 kg de chips, 4 kg de pâtes au fromage / à la crème / aux lardons, 2,5 kg de chocolats divers (inclus Kinder et Toblerone), dégusté 3 Polkas (des énormes gâteaux crème / caramel) d'affilée.... La bonne nouvelle, c'est que tu n'as pas mangé de M&M's. Quelle volonté !




2 - ...ranges tes baskets sans avoir à les nettoyer. Déjà, bravo, tu les as emmenées. Dans ta valise. Fallait le faire. Et ton short, aussi. Évidemment, les utiliser aurait été mieux, surtout qu'on ne peut pas dire que les balades à 3 km/h en vélo derrière tes mômes compensent les 4 séances de running que tu aurais pu faire. La prochaine fois, si tu veux ajouter du poids inutile dans ta valise, emporte ta trousse de manucure et ton kit de masque du visage, ce sera plus rentable.

3 - ...sors tes vêtements d'été. Parce que tu crois que même si tu as passé la moitié de tes vacances au coin du feu et l'autre moitié à te prendre la pluie... C'est sûr, l'été va arriver. Cette manœuvre ne te prend pas beaucoup de temps, car en raison des points 1 et 2 précédemment cités, 80 % de ta garde robe ne te va plus, et donc une fois extraits : ta robe extra large, ton short "souple" et tes tee-shirts "confortables", tu peux laisser le reste dans des caisses au grenier. Point positif : ton armoire est vachement plus facile à ranger, et comme ça, tu trouveras tes habits plus rapidement. Fallait y penser.

4 - ... revois des têtes qui ne t'avaient pas tellement manquées... 
Ta mère d'élève qui se pointe 15 minutes en retard alors que toi tu es arrivée 45 minutes à l'avance pour faire des photocopies pour son rejeton, sur le photocopieur qui était en panne d'encre justement ce matin, cette mère qui ne s'excuse pas de son 42ème retard consécutif et te colle dans les mains (qui contenaient pourtant déjà la liste de cantine que tu étais sur le point d'afficher sur la porte de la classe, lasse d'attendre que son fiston n'arrive) une cagette de plantouilles variées que le papy de son fils a généreusement donné pour "l'activité TPE" (Mais de quoi parle-t-elle ? Aurais-tu oublié ton décodeur "parent/maîtresse" quelque part en vacances, ou bien juste, tu t'en fous TELLEMENT du TPE (Temps que Peillon a Edicté aux mairies) que tu ne sais vraiment pas qu'il y a une activité TPE qui parle de plantes...?
Tu retrouves aussi le petit Kevin... Tu sais, celui qui demande toujours "y faut faire quoiiiiiiii ?" à peu près 37 secondes après que tu aies fini d'expliquer 3 fois l'exercice... Et qui finit par faire un exercice de calcul alors que tu avais demandé un travail sur l'accord du verbe et du sujet....
Tu revois aussi ta pseudo copine Lucie, celle qui ne t'invite JAMAIS à l'apéro, et encore moins à sa traditionnelle "soirée Couscous" (mais qui en parle devant toi et t'explique qu'elle a une SUPER recette de couscous, vraiment délicieuse), et qui te dit "t'as pas un peu grossi ? t'as arrêté le sport ?". Connasse, va.

5 - ...te rends compte que c'est très très bientôt : la fête de l'école à laquelle tu évites de penser depuis déjà 2 mois tellement tu détestes faire danser des enfants sur un thème quelconque devant des parents qui, de toutes façons, soit trouveront ça nul et le diront bien haut et fort, ou trouveront ça bien, mais de toutes façons ne te le diront jamais / l'anniversaire de ta fille, ta soeur, ta nièce qui vont obligatoirement vider ton portefeuille et remplir tes cuisses de gras et de sucre / la sortie de fin d'année que tu as vaguement oubliée de planifier / la fête médiévale de ta ville (l'idée de revoir défiler le maire de ta ville en seigneur médiéval le dimanche matin après la messe te donne immédiatement envie de déménager...) Hélas, c'est dans 5 jours, c'est mort, t'as plus qu'à fermer tes portes et tes fenêtres pendant le prochain week-end et de mettre l'album de London Grammar à fond pour couvrir le bruit des tournois de chevaliers. (Peuple de Guérande, esbaudissez-vouuuuus !!!!



6 - ...laisses tes copies et tes cahiers moisir dans ton sac. Mais dis donc, tu aurais pas un peu oublié qu'il fallait toujours BOSSER à la fin de la classe ? Tu crois que tu peux passer 1 heure à glander pour écrire tes conneries sur ton blog ? Tu vas dire quoi à tes élèves demain ? "J'ai pas pu corriger, j'avais blog !!!". Allez, tu t'y mets. Et pas d'épisode de Grey's Anatomy, de 2 Broke Girls, de Friends with Better lives, de Game of Thrones ou de Star Crossed avant d'avoir fini ! Nan mais !


NDLR : Ce récit n'est en aucun cas une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé est totalement fortuite.

mercredi 16 avril 2014

Tu connais, Arte ?

C'est pas tout ça, mais y a pas que les MM's, le foot et les séries américaines dans la vie ! Y a aussi la CULTURE !
Eh oui, même au plus profond de nos bonnes régions françaises si chères au cœur de Jean-Pierre Pernaud, il y a des gens dont la vie ne se résume pas à la lecture de Closer et de Guillaume Musso.

Oui, moi aussi, parfois, j'en ai marre d'écouter Hit West et Virgin Radio. Certains matins, ma radio trouve la fréquence de France Inter. Certainement pas celle de France Musique, mais ça c'est parce que j'ai été traumatisée de l'entendre dans toutes les pièces de la maison de mes parents de 8h à 23h pendant mes dernières vacances. Et contre toute attente, je sais que juste à côté de M6, il existe une chaîne appelée Arte.

Après m'être essayée cet hiver à la culture physique  (avec un succès TRES mitigé), je tente donc de me mettre à la culture de l'intellect.

Acte 1 : Je (ré)apprends à lire

Il fut un temps (fort) lointain où je fréquentai les bancs de l'hypokhâgne puis de la Khâgne locale (NDLR pour les non initiés : la classe qui prépare le concours d'entrée à Normale Sup', le Harvard Français des jeunes littéraires), et donc, bon, j'ai su lire. J'ai lu Kant, Spinoza, Rousseau, Nathalie Sarraute, et bien d'autres. Et puis, peu après, je suis tombée dans une sorte de néant spatio-culturel et je me suis penchée sur des oeuvres plus ardues : Cosmo, L'accro du shopping, Twilight, 50 nuances de Grey. C'est probablement lors de la lecture du 3ème tome de ce dernier que je suis tombée au plus bas, question style littéraire, et que j'ai décidé de taper un coup fort au fond de la piscine pour remonter vers des sphères un tantinet... mieux écrites. Moralité, j'ai lu "1984" pendant les dernières vacances, réalisé que je n'avais rien du comprendre lorsque je l'avais lu en 1ere L, et j'ai directement enchaîné sur "Dear Georges Clowney, tu veux pas épouser ma mère ?" : un roman pour ados que je vous recommande chaudement. C'est sur, ça fait moins stylé que de bouquiner la Critique de la raison pratique, mais franchement, c'est drôlement plus marrant.



Acte 2 : Je teste le film incontournable de l'intelligentsia téléramesque

Je vais vous avouer, dès que je vois un film deux T noirs Télérama (les meilleurs étant estampillés 3T) , je m'enfuis en courant. Encore un stigmate de ma jeunesse chez des parents qui auraient pu être les best friends de ceux décrits par Benjamin Biolay dans sa très fameuse chanson. Du coup, j'ai pris ce qu'on appelle "le contrepied". Cela consiste à connaitre toute la filmographie de Sandra Bullock ET de Reese Witherspoon sur le bout des doigts. En particulier la série de "Legally Blond", qui est vraiment un must.



 Le problème, c'est que ce genre de connaissances est vraiment difficile à placer en soirée. Alors, j'ai décidé de changer un peu de crèmerie et de m'intéresser aux films qui ont fait le buzz récemment. Je dois dire que je suis plutôt vraiment bien tombée avec "la vie d'Adèle", car c'était franchement un excellent film. Ok, ça dure 3h et faut se les faire, mais Adèle est bien aussi jolie que Reese dans son jeune temps, les scènes érotiques sont carrément plus torrides que les piou-piou de Sandra Bullock et Keanu Reeves dans Speed, et là, vraiment, on parle d'amour, on en ressort retournée, bouleversée, passionnée. Ha, la culture, c'est pas si mal.

Acte 3 : Je vais voir un pestacle 

Rien de mieux, pour jouer les pseudos intellos, que de sortir au spectacle. J'appelle aussi cela "rencontrer les autres profs de la ville", car bon, enfin , vous voyez le public...quoi.
ÉVIDEMMENT, je suis abonnée à la scène nationale locale où je vais voir quelques spectacles chaque année, que je choisis sur des critères tout à fait scientifiques tels que "C'est pas pendant les vacances" et "La photo de la brochure est jolie" ou encore "Mes copines y vont aussi". La semaine dernière, c'est donc le coeur léger et pleine de bonne volonté que je me rendis au théâtre pour mon ultime choix de la saison, une oeuvre intitulée "En matière de vide". Etrangement, je ne me suis pas méfiée du titre. Pourtant, des oeuvres au titre légèrement ressemblant (style "En attendant Godot") m'avaient déjà laissée plus que dubitative. Je m'installe confortablement, les portes de referment, et me voici prise au piège dans ce que je qualifierai de "Crime contre la volonté de se cultiver" et que mes copains appellent plus prosaïquement "Branlette intellectuelle". Quelques effets vidéos intéressants, certes, mais surtout un concentré de vide intellectuel qui se prend pour de la profondeur. Des objets (vides), des gobelets (vide), une porte qui s'ouvre (dans le vide), des messages pseudo intellos (vides de sens) et une bande-son avec une longue conversation (vide). Assise dans mon fauteuil molletonné, ma petite voix intérieure (Au secours, je commence à parler comme Ana dans 50 nuances de Grey...) me criait sans relâche "FUIS ! FUIS ! FUIS !"). Hélas, prise au piège, je me réfugiai dans des plans de vengeance machiavélique, tels... Vous raconter mon agonie...sur ce blog. Et sincèrement, en matière de vide, pas besoin de me payer une place de spectacle à 15 € + une baby sitter : j'allume n'importe quelle chaîne de la TNT à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et j'ai ce qu'il me faut gratos. En matière de vide, le Bachelor et les Marseillais à Cancun, ça n'a pas de concurrence, c'est comme Free, t'as tout compris.
De retour à la maison, je m'empressai donc de rejoindre mon ordinateur chéri, de télécharger 4 épisodes de Suits (Harveyyyy), la saison 9 de Grey's Anatomy (car je ne l'ai pas vue en entier et je veux savoir si Avril et Jackson vont se remettre ensemble), et même une toute nouvelle série appelée Star Crossed, qui parle d'ados aliens tatoués hyper canons qui débarquent dans un lycée aux Etats-Unis. 
Ouf, je me sens déjà mieux.

lundi 7 avril 2014

Mes addictions

Si jamais je mets la main sur celui qui a inventé ce truc :



C'est bien simple, je le colle au mur avec un paquet de 500 que j'aurai mâché au préalable.

On l'aura peut-être deviné, je suis dans un jour "sans" (ou plutôt avec... Carambars).
Le réveil que j'entends pas, dès le petit matin, et voilà c'est parti pour une journée à se trainer sous un temps gris et maussade.

Le souci, dans ces cas là, c'est qu'une faiblesse fondamentale s'empare de moi et me conduit irrémédiablement vers toutes mes conduites addictives.
Pour exorciser le mal, je vous en livre donc la liste non exhaustive. Et si un jour vous arrivez à publier des commentaires sur ce satané blog (gnarffgrrrrrr...!!!!) faites moi donc part des vôtres, histoire que je déculpabilise, même un peu.

Les carambars, donc.

Quand j'étais petite, ça coutait 25 centimes (de Franc !) et je les mangeais au bord de la mer, assise sur la côte rocheuse de Batz sur mer (pour ceux qui connaîtraient), et en bouquinant. Depuis, je suis restée une inconditionnelle. Au caramel, bien sûr, ou à l'extrême limite (en cas de rupture de stock des VRAIS...) les caranougats. Le reste, c'est bon pour les moins de 6 ans.

Les m&m's (ça alors ! Breaking news !!!!)

Les paquets jaunes, principalement. Un peu moins jeune et beaucoup plus parisienne, j'allais au ciné avec ma carte UGC illimité (bon sang, elle me manque TELLEEEEMENT) et je déjeunais d'un paquet de M&M's.Uniquement. (Oh, la belle vie...)
Un jour, j'ai du arrêter, je crois que c'était pour me marier, mais non pas pour rentrer dans ma robe mais plutôt pour que mon mari ne me prenne pas pour une totale psycho.
Et puis, hélas, un jour, mon addiction m'a rattrapée. (Mais ça, je crois que tout le monde le sait).

La râlerie

Rien à faire, je râle. Les jours comme aujourd'hui, je fais ma râleuse. Et c'est agaçant, de râler. C'est comme si votre surplus de négativité s'extrayait de votre corps et que vous le regardiez sortir... Sans parvenir à l'arrêter.... Et ça vous suit... C'est comme un vieux Carambar collé à vos cheveux. On vous appelle "la râleuse". C'est le genre d'étiquette indécollable. C'est comme le gars de la pub, celui qui reste accroché au plafond. Glué, ad vitam eternam.

Mon iPhone

J'ai mon iPhone près de moi environ 15 à 16h par jour. Je suis ce qu'on appelle une nomophobiqueJe ne l'éteins que pour dormir. Parfois je crois qu'il vibre... Alors que non, mais je vérifie, au cas où. Je suis un peu paniquée si je tombe en panne de batterie (ce qui est rarissime, fort heureusement). Et le comble, c'est que je n'aime pas tellement téléphoner !
Je sais que c'est agaçant, et que c'est sujet de moquerie (Il est de bon ton, chez les bobos, de ne pas être hyper joignable... C'est beauf, en fait...). Mais mon iPhone, c'est mon doudou. Il est bleu comme un Bisounours, avec sa petite pomme sur le dessus... 
Je sais, ça se soigne, je Googlise tout de suite "cure de désintox de smartphone"... Sur mon iPhone. Bon, c'est pas gagné...

Les mojitos

Quand les choses sont vraiment graves, je suis convaincue que le mojito est la seule solution. Mais le mojito est un art très difficile et délicat. Et puis, c'est long à préparer. Mais c'est bien, ça laisse le temps de se demander si un 5eme verre serait vraiment raisonnable... Ou pas. (Le 6ème, c'est sûr, n'en est pas une, de bonne idée, c'est celui qui fait que vous ne vous souvenez pas très bien pourquoi vous avez tant ri à la fin de la soirée, car en fait, vos amis ne sont pas si drôles que ça). 

Les séries

En ce moment, je suis 4 (ou 5 ?) séries en même temps : 
J'attends le retour de Games of thrones comme Pénélope attendait le retour d'Ulysse en son temps.
Je prends des doses massives de "2 Broke girls". Je suis une fan inconditionnelle de Max, probablement car elle est un peu vulgaire et qu'elle a des gros seins, ça doit me rappeler quelqu'un....

J'apprends le droit des affaires en regardant la saison 3 de Suits. 
Harvey et Michael sont mes mentors en matière de confiance en soi. Et ils vivent à NY. Du coup, je finis par me demander, au boulot et dans la vie... WWHD ? (What would Harvey do ?). Evidemment y a que moi qui me comprend (les bobos provinciaux ne sont pas très branchés séries, non plus, sauf à la limite si ça passe sur Arte...?) mais je plains vraiment tous ceux qui ne connaissent pas Harvey Specter. (Ah, mes pauvres... Je vous mets une petite photo, j'ai pitié...)



Moralité, un jour sans, comme aujourd'hui, je vais donc m'adonner à 4 de mes 6 addictions. 
Je vous laisse deviner lesquelles, mais vu qu'on n'est que lundi, et que la menthe n'a pas fini de pousser... Restons soft.