Sérieusement, qu’est-ce que j’ai fichu pendant 4 ans, et surtout...suis-je toujours une desperate provinciale ?
Pour
le côté provincial, clairement, ça a même empiré : je vis et travaille
dans la même petite ville, je ne peux donc plus faire mes courses, boire un verre ou courir sans saluer une connaissance. D’ailleurs, Charles, un de mes
CM1, me l’a bien confirmé : « c’est vrai, maîtresse, l’autre jour,
j’étais à Leclerc, y avait une maîtresse de l’école, donc quand on va à
Leclerc, on croise toujours une maîtresse. » (Socrate apprécierait
certainement cet enfant logique).
A ce propos, si tu es un tant soit peu observateur, tu noteras que mes élèves
s’appellent dorénavant Charles ou Pauline, et non plus Thyson ou Jarod. Au pire du pire, ils
ont des prénoms du style « Timélio » ou « Lolina » . Simple, tu prends des
syllabes avec des o et des a, tu mets tout ça dans un shaker, tu agites
fortement, ça te fait un prénom ! Assorti avec le double nom de famille
en mode « on n’a préféré pas choisir papa ou maman car de toutes façons
dans 3 ans on sera séparés », tu obtiens aisément des Matélino Le Cossec
- Gosling. (Oui, dans mes rêves, Ryan est père d’élève dans mon école, il organise la tombola de la kermesse ET il accompagne toutes les
sorties scolaires. T’es jalouse ?)
Provinciale,
donc, plus que jamais, j’y reviendrai certainement ultérieurement, mais
je peux juste confesser que je n’organise plus de DÎNERS (de une, parce
que je m’en fous, de deux, parce que j’ai bien mieux à faire !).
Et Desperate, donc ? Pendant ces 4 ans, j’ai vaguement tenté de soigner ma
dépression post triple maternité, d’abord avec l’alcool (#mojitolover), puis les MM’s, puis les séries télé,
jusqu’à ce que je trouve LE remède imparable à la crise de la
quarantaine.
Non, pas le divorce.
Non, pas les anti dépresseurs mixés dans un Mac Flurry.
Non, pas un 4ème enfant ... Déconne pas avec ça !!!!
A la place, Je me suis mise au RUNNING ! (Hé ouais !)
Ça
vaaaaaa, je te vois venir direct, le sourcil relevé, l’air goguenard,
et je t’entends déjà penser :
" Ah ouais l’autre, elle fait son petit
footing le dimanche et elle dit running pour se la raconter, déjà son
blog s’appelle desperate provinciale, elle peut pas dire femme qui
s’ennuie en province, c’est avec des gens comme elle que la langue
française disparaît, y a plus de saison ma bonne dame, c’était mieux
avant, tout ça."
Mais vois-tu, cher lecteur sceptique, le running, c’est un truc sérieux. Ça ne rigole pas. Ça ne s’improvise pas.
Faut
des chaussures, déjà, avec des noms de marques exotiques et des
spécificités connues uniquement des initiés : « Tu sais, moi, je cours toujours en saucony, quoi... et toi c’est quoi ton drop ? Nan mais tu préfères
vraiment pas les minimalistes ? Sinon j’ai testé Brooks et Hoka one one mais
nooon, je supporte pas, trop d'amorti !!!! » (Si tu as compris toute cette phrase, ne
panique pas, tu nous fais une petite addiction au running, c’est sans
danger, pars vivre quelques temps au Tadjikistan, ça passera en un rien
de temps).
Ensuite,
il te faut des fringues. Et tu crois pas que tu vas remettre ta tenue
d’EPS du collège Pablo Picasso où madame Martineau te faisait faire des
tours de stade et où tu essayais de te planquer derrière Stéphanie et
Séverine pour en faire le moins possible parce que « courir, sans
déconner, c’est vraiment super chiant, quoi ! »
Non,
il te faut le teeshirt respirant / isolant / réfléchissant la nuit et brillant le matin à
57€ chez Odlo, « mais totalement nécessaire », le short Nike avec la
petite poche derrière pour mettre tes clés « tellement pratique ! », les
chaussettes de compression qui te donnent le look de Griezmann à la coupe
du monde (j’allais dire Thierry Henry, mais je n’aimerais pas
déstabiliser mon lectorat de moins de 30 ans, si tant est que j’en aie jamais eu
un...).
Non,
si tu cours c’est pour te la RACONTER sur Instagram ! Afficher
fièrement ta distance, ton allure, ton chrono, le tout encouragé par une
multinationale philanthropique comme Nike dans un post bardé de 34
hashtags (#aimezmoicarjecours).
Donc,
moi, c’est simple, pas de montre, pas de running. Ou alors je passe à
une de mes 5 applis dédiées sur IPhone. (Toujours avoir un plan B, bon
sang. Je sais que tu es trop jeune pour avoir regardé l’agence tout
risques, qui est pourtant la dernière chance au dernier moment, mais
j’adore quand même quand un plan se déroule sans accro).
Bref,
bien équipé pour te la raconter, et nettement moins riche que quand tu
te contentais de jouer à Candy Crush en mangeant tes Curlys dans ton
canapé, tu seras enfin prêt à passer au stade 2. (Non, pas passer À
stade 2, t’es pas Kilian Jornet, tu te calmes direct !)
Le stade 2, le stade DOSSARD, mais ça, je te le raconterai la prochaine fois, promis.
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RépondreSupprimerENFIN!!! Toujours autant fan ! 🙄
RépondreSupprimer😘 ma biche
Merciiiiiiiiiiii #tropdelove
RépondreSupprimerJ’adore 😍
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RépondreSupprimerExcellent!! On attend la suite :)
RépondreSupprimerMerci ! Oui je m’y remets le week-end prochain ! 👊🏻
SupprimerMerciiiii ! J’espere Continuer un peu sur ma lancée !
RépondreSupprimerCa y est!!!! Enfin!!!! Quel soulagement de l'avoir retrouvée ma desperate provinciale préférée (j'ai toujours ton blog en favoris!!). Quelle plume, j'adore! Trop hâte de lire les prochains numéros. Bisous.
RépondreSupprimerTrop sympa ! Mes fans de la1ere heure sont tjs là 😍
SupprimerJ'adore encore et toujours ! Et merci bien assez vieille pour connaître l'agence tout risque et Thierry Henri �� Et bien vu les doubles références pour élargir ton publique !
RépondreSupprimerComme tu me comprends bien 😅😂
Supprimer😉 Oups public.... Je ne peux même pas corriger gggrrr
SupprimerMoi aussi j'adore qu'un plan se déroule sans accroc !!! 😁😁😁
RépondreSupprimerAh, looping... 😂
SupprimerEncore !!!! Je suis juste morte de rire en te lisant... dire qu'on a passé deux années de classe prépa sans que je ne me rende compte de ton immense talent narratif.
RépondreSupprimerImmense ... n’exagérons rien 😂
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